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Le Rocher Mistral, un futur « Puy du Fou » en Provence

Située à La Barben, la forteresse médiévale a été rachetée par Vianney d’Alançon, un entrepreneur catholique bien décidé à le transformer en parc à thème. Ses premiers spectacles auront lieu dès cet été, tandis que le projet soulève de larges oppositions.

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 20 juin 2021 à 02h54, modifié le 22 juin 2021 à 14h42

Temps de Lecture 5 min.

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Le château de La Barben (Bouches-du-Rhône), propriété de Vianney d’Alançon, ici le 14 juin 2021, accueillera les spectacles de Rocher Mistral.

La Barben a un nouveau châtelain. Après René Ier d’Anjou, roi de Naples, au XVe siècle, puis la famille Forbin, dynastie glorieuse de l’histoire provençale, c’est un entrepreneur venu de Haute-Loire, catholique fervent et épris de traditions, Vianney-Marie Audemard d’Alançon, qui possède désormais cette forteresse, l’une des plus anciennes et des mieux conservées des Bouches-du-Rhône. Un château dont certaines parties remontent au XIe siècle et dont la silhouette imposante, hérissée de tours et plantée sur un bloc rocheux, domine le cours de la rivière Touloubre et plusieurs centaines d’hectares entre Aix-en-Provence et Salon-de-Provence.

A 35 ans, Vianney d’Alançon, accent lyonnais et manières brusques, n’est pas en quête de respectabilité nobiliaire ni de bonnes relations de voisinage. « Je suis un entrepreneur », prévient-il en recevant dans ce château de 60 pièces et de 2 800 mètres carrés habitables, estimé par l’agence immobilière Sotheby’s International autour de 15 millions d’euros. S’il s’est porté acquéreur de la place forte barbenaise en décembre 2019, c’est avec l’objectif d’y installer Rocher Mistral, une « attraction culturelle et touristique », visant à terme 300 000 visiteurs par an.

« Une immersion provençale unique au monde », promet le site Internet du projet qui, dans des clips dopés de musique héroïque, donne à voir des figurants en habits traditionnels dans les décors du château. « Il faut créer des lieux attractifs et rentables pour faire vivre le patrimoine », assume le néochâtelain, qui chiffre de 7 millions à 10 millions d’euros la rénovation du bâti, et l’investissement total à 30 millions d’euros.

Vianney d'Alançon, propriétaire du château de La Barben et fondateur du parc provençal du Rocher Mistral, sur sa propriété des Bouches-du-Rhône, le 14 juin 2021.

L’homme a déjà rodé ce discours en Haute-Loire, où il a acheté la forteresse de Saint-Vidal en 2016. Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez (LR) lui a accordé 600 000 euros d’aide publique. A La Barben, ce sont les élus Les Républicains Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône, et Renaud Muselier, son alter ego régional, qui subventionnent l’affaire. La ­première a attribué 2,3 millions d’euros pour mettre hors d’eau terrasses et toits du château. Le second, 3,3 millions pour le développement du parc. Tous deux séduits par les promesses de création de 400 emplois, dont 200 directs, et par le discours patrimonial, en phase avec leurs propres visions.

VIP et foi

Rocher Mistral ouvrira au public le 1er juillet. Les VIP sont conviés la veille pour l’inauguration officielle. Ce soir-là, on croisera, au pied du séquoia géant de l’impeccable jardin à la française attribué à Le Nôtre, les grands noms qui soutiennent financièrement le projet. Vincent Montagne, patron du groupe Média Participations, propriétaire du magazine Famille chrétienne et président de la chaîne KTO, figure d’importance de la famille Michelin. Benoît Habert, membre de la famille Dassault, déjà présent, comme Montagne, dans l’actionnariat de Saint-Vidal.

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