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La pause-café mise à mal par le Covid-19 : « Les liens entre collègues se sont distendus »

75 % des salariés français faisaient au moins une pause-café par jour. Depuis quinze mois, télétravail et gestes barrières ont mis à mal ce rituel social essentiel au bon fonctionnement de l’entreprise.

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Publié le 30 avril 2021 à 18h00, modifié le 11 mai 2022 à 15h38

Temps de Lecture 4 min.

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En entreprise, en raison des restrictions dues à l'épidémie de Covid-19, il n'est plus possible de se réunir autour d'un café.

Court ou allongé ? Avec ou sans sucre ? Cafetière à filtre ou machine automatique ? Peu importe la façon dont on le consomme, le café est indissociable de la vie en entreprise, au même titre que le ficus famélique ou que les sièges à roulettes. De la Finlande aux Etats-Unis en passant par l’Australie, presque partout dans le monde, les journées de travail sont rythmées par les pauses-café. Les Suédois ont même un mot pour désigner cet instant de détente : fika (le verlan de kaffe, qui veut dire « café »).

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D’après la centaine de témoignages environ recueillis par Le Monde, les mots qui reviennent le plus pour qualifier ce moment sont « indispensable », « nécessaire », « incontournable » et « primordial ». Selon un sondage IFOP réalisé en 2018, 75 % des salariés français font au moins une pause-café quotidienne, et plus de la moitié (53 %) sacrifient à ce rituel plusieurs fois par jour. Ils ne sont que 11 % à le bouder systématiquement. Il existe enfin quelques jusqu’au-boutistes qu’on croise presque toujours un expresso et une cigarette à la main, infatigables stakhanovistes de ce rituel énergisant.

Historiquement, l’instauration de la pause-café est en partie liée à l’évolution des conditions de travail des ouvriers. Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, dans les pays industrialisés, les syndicats obtiennent la journée de huit heures (contre dix heures, voire plus, auparavant). En France, cette revendication entre dans la loi en 1919. En parallèle, les temps de pause sont augmentés et de nombreux travailleurs profitent de ces moments de répit pour se donner un coup de fouet en buvant un café.

Mais, jusque dans les années 1950, le café n’a pas une très bonne image : contrairement au thé, associé aux classes sociales supérieures, il est vu comme une boisson populaire. En 1952, une vaste campagne publicitaire de l’association des producteurs de café panaméricains, The Pan-American Coffee Bureau, contribue à faire évoluer les mentalités. Son slogan – « Give yourself a coffee-break and get what coffee gives to you » (« accordez-vous une pause-café et profitez de ce que le café vous apporte « ) – met l’accent sur le regain d’énergie que donne la caféine. Le « petit noir » devient synonyme d’une plus grande performance et d’une meilleure efficacité, autant de qualités valorisées dans le monde professionnel, chez les cadres comme chez les ouvriers. A partir de là, la pratique devient une routine quotidienne qui se démocratise et s’internationalise.

Se dire les choses franchement

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