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Amélie Fiat et Olivia Bartoli, dénicheuses de locations de vacances à supplément d’âme

A la tête de Casalino, Amélie Fiat et Olivia Bartoli proposent des maisons situées dans un bel environnement. Avec la crise sanitaire, elles ont dû développer leur présence sur les réseaux sociaux et s’adapter à de nouveaux clients : les télétravailleurs.

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Publié le 16 mai 2021 à 17h00, modifié le 05 avril 2022 à 15h20

Temps de Lecture 5 min.

Amélie Fiat (à gauche, au premier plan) et Olivia Bartoli, les fondatrices de Casalino.

« Mas familial dans les Alpilles », « chalet d’alpage aux Contamines-Monjoie », « ancien moulin en Corse-du-Sud », « beach house à Guétary », « chartreuse en Dordogne »… Depuis 2015, Amélie Fiat sélectionne avec soin des lieux de villé­giature et les propose à la location sur le site Casalino. Un concours de circonstances lui en a soufflé l’idée.

Un été, plutôt que de prendre des vacances à l’autre bout de la planète, cette diplômée d’école de commerce, qui travaille dans le Web marketing à Paris, part avec son mari en virée dans les différentes régions françaises. Elle en revient enthousiasmée par la diversité des paysages. Peu après, elle rédige une annonce avec sa mère en vue de louer occasionnellement le chalet de famille dans lequel elle a grandi.

« Nous avons eu de la chance dans ce contexte de crise. En l’absence de clientèle étrangère, les propriétaires craignaient pour leur saison. Ça les arrangeait d’être présents sur plusieurs plateformes. » Olivia Bartoli

« Je me suis aperçu que sur les gros sites de location type Airbnb et Abritel, il allait être noyé entre des studios basiques et des grands chalets luxueux. » Elle estime qu’il serait « difficile de se rendre compte de la beauté et de la rareté de ce type de biens authentiques, vraiment habités par les ­propriétaires une grande partie de l’année… Les idées se sont croisées, et j’ai pensé à créer un site exclusif permettant d’aller découvrir la France au travers de jolies demeures. »

En explorant les sites des offices de tourisme et de locations grand public, et grâce à un peu de bouche-à-oreille, Amélie Fiat étoffe son offre d’endroits à supplément d’âme. Pour chacun, elle rencontre les propriétaires, visite les maisons, les photographie elle-même afin de garder une unité dans les images. « On cherche la pépite, précise-t-elle, une maison à la déco sympa, bien placée, sans nuisances, avec une belle vue, dans un joli village, même si l’endroit n’est pas connu. »

Liens privilégiés avec les hôtes

En favorisant la relation humaine, l’entrepreneuse tisse des liens privilégiés avec les hôtes, ces derniers ayant le choix de lui rétrocéder une commission sur les transactions ou bien de souscrire à un abonnement. Ce parti pris du contact direct s’avère non seulement un gage de sérieux, mais il lui permet de se placer au plus près des souhaits des vacanciers.

Jusqu’à ce qu’Olivia Bartoli rejoigne l’aventure, en mars 2020, Amélie Fiat traitait personnellement chaque demande, y compris le soir et le week-end. Seule, sans algorithme ni robot. Les deux jeunes femmes se sont rencontrées au travers d’amis communs. L’ancienne juriste en salle de marché à La Défense avait envie de s’investir dans un projet plus excitant.

Au début du confinement, elle réactive le compte Instagram de Casalino, en sommeil. « Tout le monde était sur son téléphone, j’ai pensé que les gens avaient besoin de rêver et de se projeter dans l’après. Pourquoi ne pas en profiter pour ­animer les réseaux sociaux et proposer des maisons à louer ? »

Un catalogue augmenté

De Paris, Amélie Fiat s’occupe des réservations d’été, qui arrivent plus tardivement : à cause des déplacements à l’étranger non autorisés, les Français ont dû revoir leurs plans au dernier moment. Pendant ce temps, confinée à la montagne, Olivia Bartoli s’attelle au démarchage. « Nous avons eu de la chance dans ce contexte de crise, reconnaît-elle. En l’absence de clientèle étrangère, les propriétaires craignaient pour leur saison. Ça les arrangeait d’être présents sur plusieurs plateformes. Notre catalogue s’est développé rapidement. »

Parmi les biens proposés par Casalino, ce refuge dans le Cantal.
Ou encore cette villa contemporaine au Cap-Ferret.

Casalino passe ainsi de 30 à 90 adresses, dont un bon nombre à la montagne, en prévision de la saison d’hiver. Mais de la Toussaint à Pâques, les réservations chutent. « À chaque annonce du gouvernement, nous avons toujours beaucoup d’annulations, remarque Amélie Fiat. Mais cela engendre aussi de nouvelles sollicitations : des citadins voulant se confiner au vert, des couples qui, en temps normal, seraient plutôt allés à l’hôtel, des demandes de séjours plus longs… On est en flux tendu en permanence. En gros, nous avons beaucoup plus de travail pour une seule réservation qui aboutit. »

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En ces temps de pandémie, les desiderata des clients ont évolué, certains équipements devenant des critères essentiels, de la bonne cafetière à la vraie cuisine, du ­jardin arboré à la piscine. « Les gens aspirent à venir télétravailler dans de beaux endroits, ajoute Amélie Fiat. Et la qualité de la connexion Internet est déter­minante. Il y a aussi de plus en plus de demandes pour les périodes creuses. »

En quête de nouveaux sites

Déconfinés plus tôt, les touristes étrangers des pays limitrophes – Suisse, Luxembourg, Belgique –, qui désirent profiter du début de l’été prochain pour venir travailler dans le sud de la France, se sont rétractés. Les Français, eux, ont anticipé leurs grandes vacances en envoyant des requêtes dès cet hiver. Pour gérer les demandes de disponibilité, le tandem a alors embauché en ­renfort Clarisse Danielou, une ancienne hôtesse de l’air clouée au sol.

« Si nous devions ouvrir le catalogue à un autre pays ce serait l’Italie. Les lacs, la Sicile, la mer, la montagne… ce pays, qu’Olivia et moi adorons, est plein de contrastes. Une mine d’or sur un plan touristique. » Amélie Fiat

Passé le premier confinement, les deux associées sont retournées sur le terrain afin de visiter les nouvelles acquisitions ­ – c’est toujours mieux qu’en FaceTime – et d’organiser les shootings : septembre dans les Alpes encore vertes puis de nouveau en décembre sous la neige, octobre au Cap-Ferret, début d’année en Île-de-France… « Ce printemps, nous partons en Corse, puis en Bourgogne. Nous essayons de démarcher plusieurs propriétaires, en privilégiant les escapades par région, dans l’idée de couvrir toute la France d’ici à la fin de l’année », explique Olivia Bartoli.

Le duo se fixe pour objectif de réunir une collection de 200 maisons dans l’Hexagone… et, pourquoi pas, de franchir les frontières. « Casalino est un nom italien, et c’est celui de ma grand-mère, explique Amélie Fiat. Naturellement, si nous devions ouvrir le catalogue à un autre pays ce serait l’Italie. Les lacs, la Sicile, la mer, ­la montagne… ce pays, qu’Olivia et moi adorons, est plein de contrastes. Une mine d’or sur un plan touristique. »

casalino.fr

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