Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Vaccin d’AstraZeneca : comment évaluer le rapport bénéfices-risques

L’Agence européenne des médicaments a tenté de chiffrer les apports et les dangers du vaccin anti-Covid-19 controversé.

Par 

Publié le 14 mai 2021 à 03h11, modifié le 14 mai 2021 à 11h11

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Des seringues contenant le vaccin AstraZeneca, dans un centre de vaccination de Cologne en Allemagne, le 8 mai 2021.

Tout est parti d’une commande, presque d’une injonction, de la Commission européenne. Lassées de voir fleurir dans la presse les représentations du rapport bénéfices-risques du vaccin AstraZeneca – notamment inspirées des travaux réalisés au Royaume-Uni par le Winton Centre de l’université de Cambridge –, Ursula von der Leyen et sa commissaire à la santé, Stella Kyriakides, ont donné de la voix. Elles ont réclamé à l’Agence européenne des médicaments (AEM) une véritable expertise, assortie d’une présentation intelligible pour le grand public.

« Il y a eu une discussion pour savoir si nous étions tout à fait dans notre rôle », raconte Milou-Daniel Drici, professeur de pharmacologie clinique au CHU de Nice et membre du comité d’évaluation des risques en pharmacovigilance (PRAC), une des deux instances de l’AEM. Difficile de dire non à l’instance tutélaire. « Nous avons donc fait le travail et, quitte à le faire, nous avons été particulièrement rigoureux, plus que les Britanniques », poursuit l’expert européen.

Exposition forte de la France

Le principe consiste à évaluer le bénéfice procuré par la vaccination, d’une part ; le risque de subir une thrombose grave, d’autre part ; puis de comparer les deux. Pour le premier volet, les experts européens ont considéré que le vaccin apportait un réel bénéfice lorsqu’il parvenait à prévenir une forme sévère de la maladie. Ils ont donc calculé le nombre d’hospitalisations, d’admissions en réanimation et de décès évités grâce au vaccin, sur une durée de quatre mois. Une évaluation « conservatrice », insistent-ils. Tout porte en effet à croire que la protection dépasse largement ce délai, « mais on manque encore de données suffisantes ».

Ils ont par ailleurs considéré que le vaccin anglo-suédois était efficace à 80 %. Le scénario « le plus favorable », cette fois. Lors de son examen initial, pour autoriser le produit, l’AEM avait retenu le chiffre de 62 %. Mais, depuis, l’espacement des doses et les études en population générale, notamment en Grande-Bretagne, ont fait sensiblement remonter le taux d’efficacité, rappellent les experts.

Enfin, l’agence a distingué trois situations : les pays à faible incidence, où le virus circule peu (en moyenne 14 cas pour 100 000 habitants chaque semaine) ; les pays « moyennement exposés » (100 cas pour 100 000 habitants) ; et ceux à « exposition forte » (222 cas pour 100 000 habitants). La France est de ceux-là. Avec, selon les dernières données européennes, datant du 12 mai, quelque 207 contaminations en moyenne sur 7 jours pour 100 000 habitants, nous sommes devancés notamment par la Croatie (268), la Suède (279), les Pays-Bas (283) et Chypre (399). Selon le ministère de la santé, le taux d’incidence est descendu à 174 pour 100 000 habitants au 10 mai. « Evidemment, le bénéfice attendu dans un pays comme la Finlande ou le Portugal, où le virus circule très peu, est moins important », souligne Milou-Daniel Drici.

Il vous reste 44.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.