On ne sait pas encore qui succédera au Portugal, dimanche 11 juillet, à l’issue de la finale qui opposera l’Angleterre à l’Italie, à Londres. On connaît en revanche déjà les champions du pire bilan carbone de cet Euro 2021 au format XXL. Il ne s’agit d’aucune des équipes finalistes mais de la Suisse.
Bien qu’éliminés en quarts de finale, les joueurs de la Nati survolent ce classement peu honorifique avec un peu plus de 350 tonnes d’émission de dioxyde de carbone (CO2). Soit, rapporté à un passager, l’équivalent de près de 200 vols allers-retours entre Paris et New York en A320. Pour parvenir à cette estimation, Le Monde s’est appuyé sur l’expertise de Carbone 4, cabinet de conseil spécialisé dans la gestion et l’évaluation de l’empreinte carbone.
Le cabinet s’est fondé sur les distances parcourues par les sélections. Initialement prévu dans douze pays, l’Euro 2021, imaginé par l’ancien patron du football européen Michel Platini, s’est déroulé dans onze pays après le retrait de Dublin. Une édition qui a étiré les vols quand les précédentes se déroulaient dans un seul pays ou deux tout au plus (la Suisse et l’Autriche en 2008). Les vingt-quatre équipes participantes auront parcouru un peu plus de 148 000 kilomètres cumulés. Soit un peu plus de 3 700 tonnes de CO2. L’équivalent de 2 105 allers-retours Paris-New-York, toujours rapporté à un passager.
Selon nos calculs, l’Euro 2021 a fait exploser les distances parcourues par les équipes : quasiment + 50% par rapport à l’Euro 2016 en France (101 109 km), le premier réunissant vingt-quatre équipes (contre seize jusqu’en 2012). En 2016, c’est la Russie qui avait remporté le titre de champion du bilan carbone, essentiellement du fait de son éloignement par rapport au pays organisateur, avec 7 351 km. En 2021, la Suisse aura parcouru le double de distance (et consommé le double de kérosène) : 14 784 km.
Les Français parmi les moins polluants
Le tirage au sort de l’Euro a fait voyager les joueurs helvètes d’un bout à l’autre du continent. Ils ont disputé leur premier match à Bakou (Azerbaïdjan), le 12 juin, contre les Gallois. Leur deuxième à Rome, quatre jours plus tard, contre les Italiens. Leur troisième de nouveau à Bakou, le 20 juin, contre les Turcs. Le huitième de finale les a emmenés à Bucarest (Roumanie) et aux tirs au but face aux champions du monde français. Leur traversée de l’Europe élargie s’est arrêtée en Russie, à Saint-Pétersbourg, en quart de finale face à l’Espagne.
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