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Passe sanitaire : environ 140 000 manifestants en France, la mobilisation encore en baisse

La plupart des quelque 215 cortèges organisés samedi dans le pays ont rassemblé moins de personnes que la semaine précédente.

Le Monde avec AFP

Publié le 04 septembre 2021 à 12h50, modifié le 04 septembre 2021 à 21h33

Temps de Lecture 4 min.

Manifestation contre le passe sanitaire, à Paris, le 4 septembre.

Les défilés contre le passe sanitaire se poursuivent à la rentrée scolaire, mais la mobilisation continue de décroître. Alors que les organisateurs attendaient un rebond de mobilisation, les quelque 215 cortèges organisés samedi 4 septembre ont réuni moins de personnes que la semaine précédente. Selon le ministère de l’intérieur, environ 140 000 personnes ont manifesté samedi, contre environ 160 000 la semaine précédente. Les manifestants étaient en revanche un peu plus nombreux à Paris (près de 18 500, selon la préfecture de police) que sept jours auparavant (14 500). Au total, 21 personnes ont été interpellées, dont 3 à Paris, a précisé le ministère. Un membre des forces de l’ordre a été légèrement blessé.

La mobilisation contre le passe sanitaire en baisse depuis la mi-août

Nombre de manifestants comptabilisés par le ministère de l'intérieur dans toute la France.

Ce samedi, cinq cortèges étaient prévus à Paris. Parti du boulevard du Montparnasse à 14 heures, le principal défilé parisien a réuni plusieurs milliers de manifestants aux profils hétéroclites. Des « gilets jaunes » de la première heure, habitués à descendre dans la rue chaque samedi, ont été rejoints par des militants opposés au passe sanitaire et à la politique sanitaire du gouvernement. Ils ont cheminé ensemble vers la place de la Bastille, ponctuant leur marche d’invectives visant les forces de l’ordre et l’exécutif. Les motivations des manifestants interrogé par Le Monde sont variées : crainte des vaccins, opposition à une « dictature sanitaire », mais aussi revendications sociales (pour de meilleurs services publics, la création du référendum d’initiative citoyenne…). En fin d’après-midi, certains sont entrés dans le centre commercial des Halles, conduisant la police à demander aux magasins de fermer leurs portes, rapporte une journaliste du Figaro :

Non loin de là, le chef de file des Patriotes et candidat à l’élection présidentielle, Florian Philippot, a réuni ses partisans entre le Champ-de-Mars et les Invalides en reprenant les slogans « Liberté ! Liberté ! » et « Macron, en prison ». « Les gens sont chauds, s’est réjoui auprès du Monde M. Philippot, qui organisait samedi sa 42e manifestation. C’est la rentrée, il y a des papas et des mamans qui veulent protéger leurs enfants. » Tandis que les adolescents de plus de 12 ans peuvent déjà recevoir le vaccin avec l’autorisation parentale, des familles sont venues manifester aux côtés d’anciens « gilets jaunes », de souverainistes, de partisans de Florian Philippot et de citoyens « anti-passe sanitaire » abstentionnistes. « Ne crucifiez pas nos enfants » ou « L’enfant c’est sacré », pouvait-on lire sur les pancartes qui se mêlaient aux drapeaux tricolores et aux banderoles orange des Patriotes.

Le chef de file des Patriotes et candidat à l’élection présidentielle Florian Philippot, le 4 septembre 2021 à Paris.

Cortèges clairsemés

Les cortèges étaient relativement clairsemés dans de nombreuses villes. A Montpellier, où la mobilisation était importante au cours de l’été, la préfecture a compté 7 000 personnes – 6 000 selon le quotidien régional Midi libre, qui note une « nette baisse » par rapport à la semaine précédente.

Dans le département de la Drôme, Valence n’a pas connu de regain de mobilisation, selon les médias locaux qui estimaient à 3 500 le nombre de manifestants descendus dans la rue, à peu près autant qu’à Lyon (3 700 personnes, réparties en deux cortèges). A Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques, ce sont environ 2 400 manifestants, selon la police, qui ont défilé dans la matinée sans pouvoir rencontrer d’élus.

La mobilisation était similaire à Nantes (2 400 contre 3 950 comptabilisés la semaine précédente), où une bagarre entre manifestants d’extrême gauche et d’extrême droite a éclaté au moment où le cortège traversait le passage Pommeraye, monument historique de la ville.

Affrontement entre manifestants d’extrême gauche et d’extrême droite, le 4 septembre 2021 à Nantes.

Même chose à Bordeaux, où 2 900 personnes se sont rassemblées selon la préfecture (contre 2 600 la semaine avant), autant qu’à Nice. Ils étaient un peu moins nombreux à Lille (2 700 personnes), à Marseille (2 500 personnes), à Strasbourg (2 200) ainsi qu’à Besançon et Rennes (1 500 personnes). Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes à Toulouse, où plusieurs milliers de personnes manifestaient, signale France Bleu Occitanie.

De son côté, l’exécutif se félicite du « succès » de sa campagne de vaccination massive, relancée en juillet par l’instauration du passe sanitaire. La France devrait par ailleurs atteindre son objectif en franchissant le seuil de 50 millions de primo-vaccinés à la mi-septembre. Le week-end des 4 et 5 septembre, une opération « tous vaccinés » permet de se rendre sans rendez-vous dans tous les centres de vaccination.

Vaccination des plus jeunes

Collèges et lycées contribuent désormais à la campagne de vaccination, ouverte seulement aux plus de 12 ans. Des « équipes mobiles » vont être déployées dans certains établissements et des groupes d’élèves volontaires seront acheminés vers les centres de vaccination. Dans les cortèges, la vaccination des plus jeunes est farouchement rejetée par nombre de manifestants, qui défilent sous des pancartes estampillées « Touche pas à mes enfants ».

Au 30 septembre, le passe sanitaire devrait devenir obligatoire pour les 12-17 ans lors des sorties scolaires. Et Emmanuel Macron n’a pas exclu, jeudi, une extension de l’obligation du passe sanitaire au-delà du 15 novembre dans les territoires sous forte pression de l’épidémie de Covid-19. Une telle extension, déjà évoquée en août par le ministre de la santé, Olivier Véran, devra faire l’objet d’un texte de loi au Parlement.

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Obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux accueillant plus de 50 personnes, le passe sanitaire a été étendu le 9 août à l’accès aux hôpitaux sauf urgences, aux bars et restaurants, aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale et le 30 août au 1,8 million de salariés au contact du public.

Le Monde avec AFP

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