C’est le noyau dur de la contestation contre le passe sanitaire. Dans les rues de Paris, samedi 11 septembre, au milieu d’une foule toujours aussi composite, avec des profils extrêmement variés, dont beaucoup d’anciens « gilets jaunes », de nombreux manifestants défilaient pour la cinquième, sixième, parfois neuvième fois de suite, pour protester contre la politique sanitaire du gouvernement. Une mobilisation durable pour les plus motivés, les plus engagés, qui affirment vouloir revenir samedi prochain, mais le signe, surtout, de l’échec à élargir le mouvement au-delà des plus contestataires.
A Paris, la Préfecture de police (PP) a comptabilisé 19 000 manifestants dans quatre défilés distincts. Les manifestations ont été marqués par des violences contre les forces de l’ordre et 104 personnes ont été interpellées, a précisé dimanche la PP. Sur l’ensemble du territoire, le ministère de l’intérieur a fait état de 121 000 manifestants, contre 140 000 la semaine précédente et 237 000 au plus fort, le 7 août.
Guillaume Schneider, 44 ans, professeur des écoles en banlieue parisienne, manifestait pour la huitième fois, remonté contre l’instauration du passe sanitaire, contre Emmanuel Macron, contre les médias. « Les défenseurs des libertés, il y en a très peu », affirme l’enseignant, se disant très agacé par les « discours de culpabilisation » et de « propagande ».
Lui a refusé de se faire vacciner contre le Covid-19 – mais il a effectué tous les autres vaccins obligatoires pour lui, comme pour son fils. « On ne sait pas tout, on ne connaît pas bien les effets secondaires, il faudrait juste que les médias le reconnaissent, et reconnaissent quand ils commettent des erreurs, comme sur le rôle du pangolin ou l’idée, qualifiée de complotiste au début, du rôle du laboratoire de Wuhan. » Homme de gauche, il avait voté Chirac en 2002 pour faire barrage au Front national (FN) et s’était abstenu en 2017 dans le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. En 2022, s’il ne s’abstient pas, il votera Florian Philippot, l’ancien numéro deux du FN, aujourd’hui à la tête du mouvement Les Patriotes.
Dans le cortège, qui crie « résistance ! », « liberté ! », « révolution ! » et chante régulièrement La Marseillaise, Marlène Darcel, 44 ans, professeure en lycée professionnel dans les Yvelines, exprime son « indignation » face au « contrôle du peuple » instauré, selon elle, avec le passe sanitaire. Cette enseignante a défilé à six reprises depuis juillet. « On infantilise le peuple, on ne l’écoute pas », explique-t-elle.
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