Les manifestations contre le passe sanitaire, samedi 11 septembre, à quelques jours de la mise en œuvre de l’obligation vaccinale pour le personnel hospitalier, ont rassemblé 121 000 personnes sur l’ensemble du territoire, dont 19 000 à Paris, selon le ministère de l’intérieur. Ce dernier a recensé 207 rassemblements dans tout le pays. Le nombre de manifestants est en baisse chaque semaine depuis samedi 7 août, date de la plus forte mobilisation avec 237 000 participants, dont 17 000 à Paris, pour 198 actions, a rappelé la Place Beauvau.
A Paris, Lille, ou encore à Clermont-Ferrand, aides-soignantes, infirmières ou kinés sont venus grossir les rangs des cortèges pour dénoncer cette mesure qui leur sera imposée à partir du 15 septembre, sous peine d’être suspendus.
Quelques incidents ont été signalés à Paris à la mi-journée autour des Champs-Elysées, où les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour en interdire l’accès à des manifestants. D’autres échauffourées ont eu lieu en début de soirée à proximité du Palais-Royal, selon un journaliste du Monde sur place, qui a fait état de jets de projectiles des manifestants tandis que la police faisait usage de gaz lacrymogène, de canon à eau et de grenades de désencerclement. Cette mobilisation a donné lieu à « 104 interpellations » dans la capitale et « 187 verbalisations », a-t-on appris dimanche auprès de la Préfecture de police de Paris.
Quelques milliers de personnes au Trocadéro
Après trois week-ends de baisse, les autorités avaient prédit un sursaut de la mobilisation, coalition hétéroclite d’antivax, de proches des « gilets jaunes », de militants d’extrême droite ou, plus généralement, d’adversaires politiques du gouvernement. Environ 170 000 protestataires étaient attendus dans toute la France, dont 30 000 à Paris, a précisé une source policière à l’Agence France-Presse (AFP).
Le ministère de l’intérieur avait compté 140 000 manifestants samedi 4 septembre, 160 000 la semaine précédente et 175 000 sept jours plus tôt. La plus forte mobilisation depuis le début du mouvement a eu lieu samedi 7 août avec 237 000 participants.
Ce samedi, selon les préfectures, ils étaient 1 200 à Strasbourg, 1 700 à Rennes et à Vannes, plus de 2 000 à Lyon, 3 000 à Montpellier, 2 500 à Toulon et à peu près autant à Bordeaux.
A Paris, la manifestation des « Patriotes », menée par Florian Philippot, a réuni quelques milliers de personnes au Trocadéro, a constaté un journaliste de l’AFP. Sur scène, l’ancien numéro deux du Front national a fait défiler à la tribune des pompiers cagoulés du collectif Pompiers libres, des professeurs, des soignants et des avocats qualifiant le vaccin et le passe sanitaire de « barbarie », facteur de « ségrégation » ou d’« apartheid ».
Dans de nombreux cortèges, les manifestants se sont réjouis de la mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui » de l’ancienne ministre de la santé Agnès Buzyn, dans le cadre de l’enquête ouverte par la Cour de justice de la République (CJR) sur la gestion gouvernementale de l’épidémie de Covid-19.
Le seuil des 50 millions de vaccinés pas encore atteint
Obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux accueillant plus de 50 personnes, le passe sanitaire a été étendu le 9 août à l’accès aux hôpitaux sauf urgences, aux bars et restaurants et aux grands centres commerciaux sur décision préfectorale, puis le 30 août au 1,8 million de salariés au contact du public.
Le gouvernement a annoncé lundi la fin de cette obligation pour la majorité des centres de plus de 20 000 m2, même si des exceptions subsistent, dans le Sud-Est notamment.
Le seuil des 50 millions de premières doses de vaccin, prévu par le gouvernement pour la fin d’août, puis pour début de septembre, n’est toujours pas atteint, à quelque 500 000 près.
Dans les services hospitaliers, la situation continue de s’améliorer lentement. Selon les chiffres publiés samedi par Santé publique France, 10 018 malades du Covid-19 sont actuellement hospitalisés, contre 10 115 vendredi et 10 654 il y a une semaine. Les services de soins critiques, qui accueillent les cas les plus graves, comptent 2 131 patients, contre 2 151 vendredi et 2 223 il y a une semaine. En ce qui concerne les contaminations, pour la deuxième journée consécutive, moins de 10 000 nouveaux cas ont été enregistrés en vingt-quatre heures : 9 601 cas, contre 9 966 vendredi et 13 336 samedi dernier.
Contribuer
Réutiliser ce contenu