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Hôpitaux saturés, population peu vaccinée : la Guyane sous tension

En manque de lits pour accueillir les malades du Covid-19, les hôpitaux guyanais sont en outre confrontés à des mouvements de grève contre l’obligation vaccinale.

Par  (Cayenne, correspondant)

Publié le 24 septembre 2021 à 19h11, modifié le 01 avril 2023 à 18h28

Temps de Lecture 4 min.

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Des tubes de test de coronavirus, à l’Institut Pasteur de Guyane, à Cayenne, en Guyane, le 23 juin 2020.

Lits de soins critiques saturés, urgences engorgées, personnel épuisé… Mercredi 22 septembre, à Cayenne, les représentants des trois hôpitaux de Guyane, où sont actuellement admis 130 patients pour Covid-19 dont 31 cas sévères, ont lancé un cri d’alarme face à la presse. « Depuis deux semaines, il n’y a plus aucun lit disponible au centre hospitalier de l’ouest guyanais (CHOG), en pédiatrie, à la maternité, en service de médecine polyvalente et surtout en réanimation : cela entraîne une stagnation des patients aux urgences », témoigne le docteur Crépin Kezza, chef des urgences et directeur de crise à l’hôpital de Saint-Laurent-du-Maroni. « Nous en sommes à garder vingt à trente patients pour douze lits d’observation, avec une douzaine de patients Covid dont très souvent huit à dix relèvent de la réanimation », déplore-t-il.

Face à la saturation des autres capacités de soins critiques du territoire et à la difficulté des transferts vers la Martinique, il faut « faire des choix », explique le médecin : la commission d’éthique de l’établissement a été activée pour décider qui ira en réanimation, l’hôpital de Saint-Laurent comptant seulement huit lits de « réa ». « Quand nous sommes devenus médecins, nous ne l’avons pas fait pour choisir qui doit mourir ou pas », assène le docteur Kezza, qui évoque une décision de ce type.

Depuis le 8 août, début de la quatrième vague due au variant Delta, on compte 61 décès en Guyane, dont 21 ces sept derniers jours, pour 253 morts depuis le début de la crise, sur un territoire de près de 300 000 habitants. « Jamais la Guyane n’avait enregistré autant de décès et d’admissions en réanimation » depuis le début de l’épidémie de Covid-19, a alerté, vendredi 24 septembre, le bulletin épidémiologique de Santé publique France. Quatre-vingt-dix-huit pour cent des personnes décédées depuis le début de la troisième vague, le 22 mars, n’étaient pas vaccinées. Aujourd’hui, le taux d’incidence dépasse les 500 cas pour 100 000 habitants.

« Rupture de confiance »

Avec un taux de vaccination de 30 % chez les plus de 12 ans, la direction du CHOG parle de « suicide collectif », à l’heure où les hôpitaux de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent font face à des mouvements de grève contre l’obligation vaccinale. Le docteur Kezza évoque une « réduction très importante du personnel paramédical : on a besoin de six infirmières chaque jour aux urgences, nous nous retrouvons très souvent à trois », certaines « craquant, en pleurs, à la fin de leur service ». Les représentants des hôpitaux appellent la population à se faire vacciner et comptent sur le recours à la réserve sanitaire et aux évacuations sanitaires.

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