Alors que l’Olympique de Marseille (OM) est en pleine crise, le maire de la ville, Benoît Payan, a fait part, mercredi 3 février, de son souhait de vendre le Stade-Vélodrome (rebaptisé Orange Vélodrome en 2016). Lors d’un échange avec des internautes, l’édile a souligné le coût élevé que représente le stade pour la commune alors même que Marseille présente une situation financière « catastrophique », selon un audit récent.
« Je veux vendre [le stade] parce qu’il nous coûte trop d’argent. Je veux le vendre parce que c’est une gabegie financière », a-t-il ainsi expliqué, rappelant qu’il s’était déjà exprimé en ce sens lorsqu’il était dans l’opposition. Fin septembre, il a repris les rênes de la ville, à la tête de la coalition de gauche du Printemps marseillais, après la démission de l’écologiste Michèle Rubirola, devenue première adjointe au maire.
« Je le ferai si je trouve un acheteur. Et je me débrouillerai dans les mois, les années qui viennent pour trouver un acheteur. Le stade, c’est plus possible. Niet, terminé. Quinze millions d’euros de la poche des Marseillaises et des Marseillais pendant trente ans, terminé. »
Lors de la remise d’un audit, commandé après la victoire de la gauche aux élections municipales, l’élu avait dénoncé, plus tôt dans la journée de mercredi, un gaspillage de l’argent public par l’ancienne majorité de droite, au pouvoir pendant vingt-cinq ans. « Et, en matière de gabegie, c’est souvent par le sport que la majorité précédente a pêché », a notamment regretté M. Payan. « La mauvaise négociation financière [du Stade-Vélodrome] nous a coûté 93 millions d’euros », selon ses dires.
Un loyer de 5 millions par an, au lieu de 8 millions
Inauguré en 1937 avec une piste de cyclisme, puis rénové et livré en octobre 2014, le Stade-Vélodrome est devenu le deuxième plus grand stade français. Une toiture a été installée, dont les travaux ont coûté 268 millions d’euros. Alors dans l’opposition, M. Payan avait dénoncé le partenariat public privé engagé avec le consortium Arema pour la rénovation du stade en pointant un surcoût important lié à des « frais financiers exorbitants ».
Du côté des recettes, la chambre régionale des comptes avait déjà estimé, en novembre dernier, que le loyer versé par l’OM à la municipalité était trop faible. Il faudrait qu’il passe de 5 millions d’euros par an aujourd’hui à 8 millions, écrivaient les magistrats, dénonçant également les 52,2 millions d’euros de subventions versées entre 2012 et 2017.
La déclaration du maire de Marseille survient en pleine crise à l’OM. Après l’intrusion de supporteurs excédés dans le centre d’entraînement il y a quatre jours, l’entraîneur du club, André Villas-Boas, a annoncé, il y a deux jours, sa démission à la suite d’un désaccord sur le mercato. Il a été mis à pied.
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