Pas de lune de miel, mais des portes qui claquent tous les jours. L’annonce de l’union entre Renaud Muselier, candidat Les Républicains (LR) pour les élections régionales en Provences-Alpes-Côte d’Azur (PACA), et les macronistes n’en finit plus d’agiter la vie politique. Vendredi 7 mai au matin, Sophie Cluzel a annoncé qu’elle dirigera finalement une liste La République en marche (LRM). « Je suis candidate de la majorité présidentielle et la majorité présidentielle sera représentée au premier tour, a déclaré sur Franceinfo la secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées. Il y a une alliance qui n’a pas, aujourd’hui, les conditions d’être respectée. Donc je continue, je trace mon chemin, comme toujours. »
La macroniste acte ainsi la fin d’un bref mariage qui continue à provoquer des secousses à droite. Mardi 4 mai, irrités par ce rapprochement, les dirigeants LR avaient obligé M. Muselier à promettre qu’il ne prendrait pas de parlementaires ou de ministres LRM sur sa liste. Un épisode qui a donc obligé Mme Cluzel à relancer sa propre campagne mais qui a surtout révélé une faille béante au sein de LR. Après Hubert Falco, le maire de Toulon, mercredi 5 mai, Christian Estrosi a ainsi claqué la porte du parti, jeudi. « Je m’en vais de LR », a déclaré le maire de Nice dans un entretien accordé au Figaro, estimant avoir désormais « le même statut que Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, sans forcément partager les mêmes analyses ». Et de préciser : « Ils ont démissionné avant moi, on ne leur oppose pas de haine. Je demande le même respect. »
Les deux édiles du sud étaient depuis plusieurs jours au cœur de la violente polémique à droite. Des membres de leur famille politique les accusaient d’être à l’origine de la tentative d’alliance entre les listes LR de Renaud Muselier, candidat à sa propre réélection et LRM. « Tu as des amis malfaisants », avait lancé Christian Jacob, le président du parti, à M. Muselier lors d’un comité stratégique houleux mardi matin. Une phrase qui n’est décidément pas passée.
« Jamais je n’avais subi une telle violence dans mon parti. Vous rendez-vous compte des mots utilisés à mon égard et à l’égard d’Hubert Falco ? », confie le maire de Nice au Figaro. « Ce qui est malfaisant, c’est de ne rêver que d’entre-soi. Ce qui est malfaisant, c’est de regarder quiconque hors de nos murs comme un ennemi ! Ce qui est malfaisant, c’est de pactiser avec nos ennemis de l’extrême droite », précise-t-il avant d’accuser son ancien proche et aujourd’hui adversaire au sein de la droite, Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes, d’avoir « négocié à son avantage un accord secret avec le RN [Rassemblement national] lors des dernières législatives ». « Fable grotesque et ridicule montée par le candidat RN aux municipales à Menton qu’ont soutenu en sous-main M. Estrosi et M. Muselier », répond l’intéressé.
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