Les négociations se sont prolongées jusqu’à la dernière minute, mais, vendredi 7 mai, le « Rassemblement écologique et social » présente officiellement à Marseille, ses candidats aux élections régionales des 20 et 27 juin en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA). Des listes communes sur les six départements du Sud-Est qui réunissent le pôle écologiste mené par Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et Cap Ecologie, le Parti socialiste (PS), le Parti communiste (PCF), Génération. s, le Parti radical de gauche (PRG) et Place publique.
Cette candidature sera incarnée au niveau régional par le Varois Jean-Laurent Félizia, élu EELV du Lavandou. Paysagiste âgé de 52 ans, chef d’entreprise et militant écologiste depuis 2009, totalement inconnu du grand public, va défier les poids lourds médiatiques Renaud Muselier, président Les Républicains (LR) sortant, Thierry Mariani, député européen et chef de file du Rassemblement national (RN) et, sans doute, la liste de Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat représentant la majorité présidentielle qui a annoncé vendredi matin qu’elle se lancerait. Avec un objectif clair, ramener la gauche et les écologistes au sein d’un hémicycle dont ils sont absents depuis 2015, quitte à jouer la triangulaire au second tour.
Cette union n’a pas les contours protéiformes et inédits du Printemps marseillais, le collectif qui a conquis la mairie de Marseille en juin 2020. Elle prend l’allure d’une classique entente de partis, aux équilibres soigneusement pesés et discutés pendant de longues semaines de négociations. Une coalition qui laisse sciemment à sa porte la Gauche républicaine et socialiste (GRS) et surtout La France insoumise (LFI). Ce périmètre limité penche plutôt vers le centre gauche, malgré la présence du PCF. « LFI, ce n’est pas possible pour une partie du pôle écologiste », expliquait, il y a encore quelques jours, Jean-Laurent Félizia, le chef de file de EELV.
« Un pôle libéral plutôt qu’une union sociale »
Au premier rang de ceux qui ne souhaitaient pas voir les troupes de Jean-Luc Mélenchon, député « insoumis » des Bouches-du-Rhône, intégrés dans l’alliance, figure le conseiller municipal niçois Jean-Marc Governatori, coprésident de Cap Ecologie. « En Provence-Alpes-Côte d’Azur, il y a un ventre mou d’électeurs qui ne sont ni de droite ni de gauche, mais qui veulent changer de gouvernance. Ce sont eux qu’il faut convaincre », analyse le sénateur EELV Guy Benarroche, qui revendique d’appliquer une stratégie électorale différente que dans les Hauts-de-France où LFI fait partie de l’union menée par Karima Delli (EELV).
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