Thierry Mariani, même s’il reste fort prudent, semble avoir une chance sérieuse d’emporter la région Provence-Alpes-Côte d’Azur au mois de juin. Un sondage Ipsos publié le 11 mai, pour France TV et Radio France, donne le candidat du Rassemblement national (RN) largement en tête au premier tour, et quel que soit le cas de figure, vainqueur au second. L’institut de sondage a interrogé un échantillon représentatif de 1 000 personnes inscrites sur les listes électorales de la région, selon la méthode des quotas.
Dans l’hypothèse, aujourd’hui consolidée par le retrait de la secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, Sophie Cluzel, et son soutien au président Les Républicains (LR) sortant de la région, Thierry Mariani obtiendrait 39 % des suffrages au premier tour le 20 juin, Renaud Muselier (LR) 34 %, la liste d’union de la gauche et des écologistes, 20 %. Si La République en marche (LRM) avait présenté une liste distincte, Thierry Mariani aurait obtenu quelques points de moins, à 37 %, Renaud Muselier 22 %, Sophie Cluzel 17 % et la liste de gauche 17 % des voix. Au second tour, Thierry Mariani rassemblerait 40 % des suffrages, Renaud Muselier 35 % ou 36 %, la gauche, 24 % ou 25 %.
« La liste de l’Elysée, c’est la liste Muselier »
Le candidat RN se garde de se réjouir trop vite, et n’oublie pas que Marion Maréchal, dans la même région il y a six ans, était donnée à 40 % dans les sondages – elle a finalement obtenu 40,55 % au premier tour des régionales de 2015, et 45,22 % au second, mais c’est Christian Estrosi pour LR qui l’a emporté, grâce au désistement de la liste socialiste au second tour. « Ce n’est qu’un sondage, il reste trente-sept jours de campagne, mais ça prouve que les électeurs de la région ont bien compris que désormais, voter Muselier, c’est voter pour M. Macron, assure Thierry Mariani. Les manœuvres de l’Elysée se sont confirmées, on sait maintenant que la liste LR sera une liste commune, avec le retrait de Mme Cluzel, et en réalité, si la droite fait campagne en disant “Notre région d’abord”, en réalité c’est d’abord l’Elysée, et ensuite la région. »
Thierry Mariani, alors à l’UMP (ancien nom de LR), avait soutenu le candidat Muselier aux régionales de 2004, puis il avait été à son tour candidat pour la droite en 2010, soutenu par le même Renaud Muselier, contre Jean-Marie Le Pen. « Mais les choses ont changé, ce parti n’est plus le même, assure le candidat de La Droite populaire, une petite formation alliée au RN. Les électeurs traditionnels de la droite ont bien compris que c’était une compromission des Républicains avec La République en marche. Les Républicains sont au niveau national devant un choix. Ne pas réagir, continuer à soutenir Renaud Muselier, signifie que ce parti est désormais le supplétif de LRM, et qu’il l’assume. »
Le candidat du RN assure que si 25 % de responsables de LRM intègrent la liste LR, « cela se rajoute à ceux qui y sont déjà ». Il a dénombré dix conseillers de région qui soutenaient ouvertement Emmanuel Macron, et souligne que dans les six têtes de listes désignées dans les départements, deux se sont rapprochées du chef de l’Etat : Christian Estrosi dans les Alpes-Maritimes, et Chantal Eymeoud, dans les Hautes-Alpes. « La liste de l’Elysée, c’est la liste Muselier », conclut Thierry Mariani. Marine Le Pen viendra lui apporter son soutien le 17 juin, à la veille du premier tour, et le candidat se prend à espérer : « le sondage prouve quand même que si les électeurs se mobilisent, on peut vraiment l’emporter ».
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