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François Bayrou précise les ambitions de son « pacte démographique »

Le haut-commissaire au plan estime que la natalité et l’accueil de personnes d’autres pays sont les « deux voies » pour « assurer l’avenir démographique » de la France.

Le Monde avec AFP

Publié le 16 mai 2021 à 14h21, modifié le 27 janvier 2022 à 10h44

Temps de Lecture 3 min.

Le président du parti centriste MoDem et maire de Pau, François Bayrou, dans les rues de Paris, en mai 2017.

Le haut-commissaire au plan, François Bayrou, plaide dans une note transmise à l’Agence France-Presse (AFP) pour un « pacte national pour la démographie », afin de sauver le modèle social français. Et parmi ses objectifs : « avoir plus d’enfants » mais aussi « accueillir des personnes d’autres pays ».

Avec la crise du Covid-19, « l’impensable étant survenu, il ne devient plus impensable. Dès lors, un climat pessimiste pourrait peser sur le désir d’enfant de nos concitoyens » mais « il faut se ressaisir », écrit ainsi le chef du MoDem dans sa note. « La France a sans doute plus besoin encore que ses voisins d’une démographie dynamique car son modèle social repose, pour beaucoup, sur la solidarité entre les générations », peut-on encore lire, notamment à travers le système de financement par répartition des retraites et, au-delà, de l’action sociale et de tous les services publics.

La natalité française en berne

Ce modèle est une « singularité française » fondée sur le principe du « tous pour chacun », et « la démographie devient la clé même de la durabilité et de la générosité du contrat social », poursuit M. Bayrou.

Alors que la France connaissait depuis plusieurs années « une réelle dynamique démographique », des signes « très préoccupants » d’un « dérèglement » apparaissent. « L’indice de fécondité se tasse » – passant de 2,02 enfants par femme en 2010 à 1,83 en 2019 – et « le nombre de naissances baisse année après année » : 753 000 en 2019 contre 818 000 en 2014. Selon la note du Haut-Commissariat au plan, « il manquerait 40 à 50 000 naissances par an pour assurer le renouvellement des générations ».

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La baisse des naissances marque le pas en France

De surcroît, dans le contexte du Covid-19, « on constate une baisse tangible en 2020 » des naissances (− 7 % par rapport à décembre 2019) alors qu’en janvier 2021 la baisse a été de 13 % par rapport à l’année précédente.

« Assurer l’avenir démographique » de la France

Ainsi, M. Bayrou dégage « deux voies » pour « assurer notre avenir démographique » : « avoir plus d’enfants ou accueillir des personnes d’autres pays », ajoutant que, pour lui, « la France devra jouer des deux leviers dans des proportions raisonnables qui garantissent le maintien de la cohésion nationale ». Débat délicat en période électorale, l’apport migratoire n’est « pas une solution d’évidence », a expliqué M. Bayrou, « d’abord parce que l’impact sur la démographie n’est pas immédiat et ensuite parce que cela présente des difficultés sociale et culturelle ».

Sa note souligne qu’en 2019 6,7 millions d’immigrés vivent en France, soit 9,9 % de la population totale, parmi lesquels 37 % (2,5 millions) ont acquis la nationalité française. « Pour 2020, le solde migratoire est estimé de manière provisoire [à] + 87 000 personnes », un chiffre à comparer avec le solde naturel (les naissances moins les décès) qui était de 149 000 en 2018 et 140 000 en 2019. En 2020, année marquée par le Covid-19, le solde naturel est estimé à 67 000.

« L’apport des migrations peut aider à améliorer le rapport actifs-retraités, et donc la capacité de financement de nos systèmes sociaux », ajoute M. Bayrou, qui insiste : « Il faut accepter qu’elle y prenne sa part, mais celle-ci ne sera acceptée que si parallèlement les conditions sont réunies pour maintenir une ambition démographique dans notre pays. »

Lire la chronique : Article réservé à nos abonnés « François Bayrou » : la première fois que « Le Monde » a écrit

« Il faut une politique familiale qui permette aux gens d’avoir le nombre d’enfants qu’ils souhaitent », poursuit l’ancien ministre, rappelant que « la dégradation de la natalité en France a été concomitante des mesures fiscales touchant notamment le quotient familial ». Cette ambition passe notamment par l’amélioration de l’accueil de la petite enfance, la politique du logement, « le soutien aux mères de famille pour que leur carrière ne soit pas affectée par le fait qu’elles ont des enfants », conclut-il.

Le Monde avec AFP

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