Tout faire pour au moins sauver l’existant. A gauche, du Parti socialiste (PS) à La France insoumise (LFI), en passant par Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste (PCF), on ne se fait guère d’illusions : le cru 2021 des régionales risque de laisser un goût amer. Peu de nouvelles régions sont gagnables, et le PS comme le PCF visent avant tout à sauvegarder les cinq régions déjà gérées par la gauche (Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Bretagne, Centre-Val de Loire, et Bourgogne-Franche-Comté). Mais, dimanche 20 juin au soir, se jouera en filigrane une autre bataille : celle du leadership à gauche.
Les écologistes, en alliance avec LFI, espèrent conquérir les Pays de la Loire grâce à leur recrue (ex-macroniste) Matthieu Orphelin. Ce dernier pourrait battre le transfuge écolo passé, lui, à La République en marche en 2017, François de Rugy. Les ténors verts multiplient donc les marques de soutien à la liste de M. Orphelin. Mardi 15 juin, ils ont même organisé un match de foot entre une « équipe nationale » où l’on retrouvait Julien Bayou, patron d’EELV, Yannick Jadot, candidat putatif à la présidentielle, et Delphine Batho, également probable prétendante à l’Elysée face à une « équipe Pays de la Loire » emmenée par Matthieu Orphelin. Résultat ? Un match nul, 3-3.
Les écologistes entendent profiter de ce scrutin pour devenir la force centrale à gauche. Parvenir à réaliser un meilleur score que leurs concurrents les placerait en position favorable pour conduire une candidature de rassemblement – par exemple avec les socialistes – pour la présidentielle de 2022. Cela conforterait leur dynamique entamée lors des élections européennes de 2019, confirmée un an plus tard aux municipales où le parti au tournesol a conquis plusieurs grandes villes (Strasbourg, Poitiers, Lyon et Bordeaux). Les Verts sont, en tout cas, très positifs : quoi qu’il se passe les 20 et 27 juin, ils seront en progression. « En 2015, on arrivait à 7 % des suffrages en cumul national. Là, selon les sondages, on est plutôt aux alentours de 15 % », avance Sandra Regol, numéro deux du parti.
Briser le relatif isolement de Mélenchon
Etre incontournable à gauche, c’est aussi l’ambition de LFI. C’est pour cela que les « insoumis » sont revenus à une stratégie traditionnelle, celle des alliances avec d’autres partis, quand ils avaient choisi de soutenir des initiatives citoyennes lors des municipales. Ils estiment ainsi pouvoir être dans le jeu des tractations de l’entre-deux-tours des régionales. Le but étant de briser le relatif isolement que connaît Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle. Montrer que LFI est apte au dialogue pour faire gagner la gauche permettrait à M. Mélenchon de démontrer qu’il peut aussi incarner un rassemblement.
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