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A Paris, au cœur des défilés, la colère contre le passe sanitaire, la haine contre Emmanuel Macron

Selon la police, 11 000 personnes ont manifesté, samedi 24 juillet, à Paris contre la politique sanitaire du gouvernement.

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Publié le 24 juillet 2021 à 21h51, modifié le 13 décembre 2022 à 18h43

Temps de Lecture 4 min.

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Plusieurs milliers de personnes hostiles au passe sanitaire se sont rassemblées place du Trocadéro, à Paris, le 24 juillet 2021.

« Liberté », « Ne touchez pas à nos enfants », « Nous ne sommes pas des cobayes », « Macron démission » : derrière des slogans en commun contre le passe sanitaire et la politique vaccinale du gouvernement face au Covid-19, des manifestants aux profils extrêmement variés ont défilé, samedi 24 juillet, à Paris dans plusieurs rassemblements distincts réunissant 11 000 personnes au total, selon la police.

Dans les cortèges parisiens, entre La Marseillaise et L’Internationale, des « gilets jaunes », des sympathisants de La France insoumise, des militants d’extrême droite, mais aussi des antivaccins, des défenseurs de causes diverses, des employés inquiets des risques de licenciement s’ils refusent de se faire vacciner ou des jeunes mobilisés pour la première fois ont exprimé leur inquiétude, leur colère contre le gouvernement et, souvent, avec des mots violents, leur haine vis-à-vis du président Emmanuel Macron.

Lors de la manifestation contre l’instauration d’un passe sanitaire, à Paris, le 24 juillet 2021.

Au milieu des « gilets jaunes », Stéphane V., 50 ans, informaticien à Paris, exprime une rage immense et très profonde. Il est convaincu que la France est entrée en dictature. « C’est hors de question de laisser faire », dit ce père de trois enfants, venu accompagné de son fils. « Vous imaginez qu’ils pourront licencier quelqu’un qui n’est pas vacciné ! », doute-t-il, alors que le projet de loi du gouvernement, en cours d’examen au Parlement, fait du refus, à long terme, de présenter un passe sanitaire, un motif de licenciement pour les professions où il va devenir obligatoire. Cette disposition n’a pas été retenue finalement, lors de l’adoption de la loi, dimanche soir.

Parce qu’il faut « nourrir sa famille », Stéphane a reçu sa première dose le 19 juillet – après les annonces d’Emmanuel Macron. Il fera la suivante le 19 août, mais il le vit très mal, parce qu’il n’a pas le choix. Ses mots sont violents – publiés, ils seraient probablement passibles de poursuites pour incitation au meurtre. Son fils pose la main sur son bras pour qu’il crie un peu moins fort. Sans succès. « Il [Emmanuel Macron] nous oblige à aller dans la rue, on ne lâchera pas », dit cet homme pour qui Jean-Luc Mélenchon défend la meilleure politique.

Défiance et refus de la « surveillance »

Un peu plus loin dans la foule, qui insulte régulièrement les policiers et les gendarmes (« Putes à Macron »), Eliane Duhec, 70 ans, retraitée de l’assistance publique, où elle était secrétaire médicale, s’insurge contre ce qu’elle considère être des atteintes à la démocratie. « On imagine toujours que la liberté est un acquis, mais elle est mise à mal. Le passe, c’est une privation de liberté pour une partie de la population. » Originaire de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine), elle est venue manifester avec sa fille, âgée de 38 ans, sous une pancarte « Au nom de tous les résistants morts pour la liberté, soyons dignes ».

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