Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Pierre Joxe perd en appel son procès en diffamation contre Alexandra Besson

En 2017, Alexandra Besson relatait avoir été victime d’une agression sexuelle de la part de l’ancien ministre. Dans l’arrêt rendu mercredi 14 avril, la cour reconnaît l’excuse de bonne foi à la jeune femme.

Par 

Publié le 14 avril 2021 à 19h07, modifié le 14 avril 2021 à 19h16

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

La cour d’appel de Paris a débouté Pierre Joxe de sa plainte en diffamation contre Alexandra Besson, qui, dans un billet de blog publié en 2017, l’accusait – sans le nommer explicitement – d’une agression sexuelle commise sept ans plus tôt lors d’une représentation à l’Opéra de Paris. Alors que venait d’éclater la tempête soulevée par l’affaire Weinstein, la jeune femme décrivait un « vieux monsieur » assis à côté d’elle, « ancien ministre de Mitterrand, membre de plusieurs gouvernements », « figure régalienne », « grande figure de gauche », qui avait exercé d’insistantes pressions sur ses cuisses et jusqu’à son entrejambe, lesquelles s’étaient interrompues quand elle avait planté ses ongles dans la main baladeuse. Le nom de Pierre Joxe avait été publié ultérieurement dans un article de L’Express.

Dans l’arrêt rendu mercredi 14 avril, la cour d’appel infirme la condamnation prononcée le 22 janvier par le tribunal et reconnaît l’excuse de la bonne foi à Alexandra Besson. Les premiers juges avaient écarté cet argument de la bonne foi en considérant que les pièces produites pour sa défense – les billets de l’Opéra, les attestations de sa mère et de son ex-mari – n’étaient pas suffisantes pour dénoncer des faits d’agression sexuelle. Tant « les éléments du contexte, décrits avec force et lyrisme par Alexandra Besson », que « sa description très précise et minutieuse des circonstances » sont « erronés », relevait le tribunal, qui l’avait condamnée à l’euro symbolique de dommages et intérêts demandé par l’ancien ministre.

La cour constate, elle aussi, qu’Alexandra Besson « a commis plusieurs erreurs factuelles dans son récit » en évoquant notamment l’existence d’un entracte pendant lequel son père – l’ancien ministre Eric Besson – serait arrivé et où elle aurait changé de place, alors que l’opéra L’Or du Rhin, de Richard Wagner, est toujours exécuté sans entracte. Mais la cour estime toutefois que ces erreurs, que Mme Besson a reconnues à l’audience, « ne sont pas de nature à discréditer l’ensemble de ses propos, dès lors qu’elle les exprime plus de sept ans et demi après les faits, cette durée faisant également obstacle à la recherche de témoins directs ».

« Une base factuelle suffisante »

Les pièces et les éléments produits par la défense constituent « une base factuelle suffisante », selon la cour, compte tenu « du contexte dans lequel les faits litigieux se seraient produits et de celui dans lequel ils sont révélés sept ans et demi plus tard dans le cadre du débat d’intérêt général alors lancé sur la libération de la parole des femmes ». Par ailleurs, rappelle-t-elle, « les critères de la bonne foi s’apprécient différemment selon le genre de l’écrit en cause et la qualité de la personne qui s’y exprime et, notamment, avec une moindre rigueur lorsque l’auteur des propos diffamatoires n’est pas un journaliste qui fait profession d’informer, mais une personne elle-même impliquée dans les faits dont elle témoigne, ce qui est le cas de Mme Besson ».

Il vous reste 23.37% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.