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Procès Bygmalion : deux anciens dirigeants confirment la fausse facturation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy

Sébastien Borivent et Guy Alvès ont reconnu, jeudi, avoir accepté de maquiller les frais de meetings du président candidat en 2012. Ils les avaient facturés à l’UMP pour dissimuler le dépassement du plafond des dépenses de campagne.

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Publié le 28 mai 2021 à 04h21, modifié le 28 mai 2021 à 11h52

Temps de Lecture 4 min.

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Sébastien Borivent et Guy Alvès, lors du procès Bygmalion, au tribunal correctionnel de Paris, le 27 mai.

Ce n’est pas si fréquent et ça fait du bien d’entendre des prévenus assumer leurs responsabilités. Surtout lorsque l’affaire à laquelle ils sont mêlés touche le cœur de la vie politique. Après Franck Attal, mercredi, Sébastien Borivent et Guy Alvès ont imposé cette évidence, jeudi 27 mai, devant le tribunal correctionnel de Paris qui les juge, parmi une dizaine d’autres prévenus, dans l’affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Il faut croire que ça leur fait du bien aussi. Vus des bancs du public, ils ont offert pendant leur interrogatoire une forme de sincérité apaisée.

Tous trois faisaient partie de l’équipe dirigeante de Bygmalion, le groupe choisi pour organiser les réunions électorales du président candidat à sa réélection, à travers sa filiale spécialisée dans l’évènementiel, Event & Cie.

La veille, Franck Attal avait raconté l’emballement de cette folle campagne, la multiplication désordonnée de ses meetings, les exigences toujours plus grandes, toujours plus chères, puis la panique qui avait saisi l’état-major du candidat face à l’explosion des coûts et l’urgence dans laquelle il avait fallu trouver une solution pour la dissimuler.

Franck Attal avait surtout reconnu la suite : la mise en place par son entreprise d’une fausse comptabilité pour faire supporter par l’UMP (devenue Les Républicains), le dépassement du plafond des dépenses, en maquillant les frais de meetings en frais d’organisation de « conventions » diverses et variées. Une manipulation qui avait permis de tronquer les comptes de campagne et d’éluder 80 % des 20 millions d’euros dépensés hors du plafond légal de 22,5 millions.

« On n’avait pas le choix »

Chez Bygmalion, Sébastien Borivent était le supérieur hiérarchique direct de Franck Attal. Face au tribunal, il confirme en tout point le récit de son directeur général adjoint. Comment celui-ci était venu le voir, à la sortie d’une réunion avec une partie de l’état-major de campagne de Nicolas Sarkozy à la mi-mars 2012, pour lui soumettre cette demande de fausse facturation à l’UMP. « Il y avait là-dedans quelque chose de particulièrement violent de la part du pouvoir en place, se souvient-il. Cette demande est venue gâcher la fête. » En juin 2012, après la défaite de Nicolas Sarkozy, Sébastien Borivent a démissionné de Bygmalion.

Guy Alvès confirme lui aussi. A l’époque, cet ancien conseiller de Jean-François Copé – alors secrétaire général de l’UMP –, qui avait pris ses distances avec la politique depuis plusieurs années, était coprésident de Bygmalion.

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