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Anne et Marc sont venus au Planning Familial du 2eme arrondissement. En couple depuis 3 ans, ils doivent se rendre en Hollande d’ici la fin du mois pour un IVG. Anne a dépassé les 12 semaines légales, ignorant pendant des semaines sa grossesse: Il y a quelques mois, elle avait fait une fausse couche et les médecins lui avaient dit qu’elle ne pouvait pas tomber enceinte immédiatement. Autre explication: sa fausse couche spontanée n’en était pas vraiment une. 16 septembre 2021, Paris, France Copyright Agnès Dherbeys / MYOP Pour Le Monde
AGNÈS DHERBEYS / MYOP POUR  « LE MONDE »

Contraception gratuite jusqu’à 25 ans : « C’est un bon début, mais il y a encore énormément à faire ! »

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Publié le 26 septembre 2021 à 08h00, modifié le 26 septembre 2021 à 17h03

Temps de Lecture 4 min.

Devant le Planning familial de Paris, Eve, 22 ans, tire nerveusement sur sa cigarette. Alors que le ministre de la santé, Olivier Véran, a annoncé, une semaine plus tôt, l’extension de la gratuité des moyens de contraception aux femmes âgées de 18 ans à 25 ans, elle regrette que ses aînées soient « exclues » du dispositif. « La première fois que je suis venue, des femmes de plus de 30 ans étaient présentes », remarque la jeune femme, qui vient là pour une deuxième interruption volontaire de grossesse (IVG).

« C’est quand même aberrant de se limiter à la contraception », affirme Eve

Plusieurs organisations de médecins, ainsi que le Planning familial, ont salué cette annonce, tout en rappelant que d’autres mesures étaient encore nécessaires pour garantir un accès plus large à la contraception. Chez les femmes rencontrées par Le Monde au Planning familial de Paris, le ton se fait plus sévère encore. « C’est quand même aberrant de se limiter à la contraception », embraye Eve. « La précarité menstruelle, c’est aussi important. Les serviettes hygiéniques, c’est super cher. Ce serait bien d’être remboursée aussi pour ça », martèle la jeune femme, pour qui le ministre « n’a pas l’air de consulter les femmes avant de prendre ses décisions ».

Eve, 22 ans, vient pour la seconde fois au Planning familial. Elle prenait la pilule mais est enceinte. Le 16 septembre 2021, à Paris.
L’entrée du Planning Familial du 2e arrondissement à Paris, le 16 septembre.

« Une demi-initiative », regrette de son côté Marine, 23 ans. « C’est un bon début, mais il y a encore énormément à faire dans ces domaines ! On n’inclut pas toutes les femmes », déplore-t-elle d’un ton imprégné d’impatience. Même son de cloche du côté d’Anne, qui se demande « ce qu’il se passe après 25 ans », et pour qui les femmes « devraient être remboursées jusqu’à la fin de leur vie ».

D’autres mesures attendues

Au-delà du problème du coût, auquel le ministère de la santé entend répondre par cette mesure, les encadrantes de l’association déplorent, elles aussi, une réforme timide et en décalage avec la réalité du terrain. Après la salle d’attente tapissée d’affiches de prévention contre le viol et sur la contraception apparaît le bureau de Nathalie Marinier, conseillère conjugale et gestionnaire de l’association depuis 1987. « Même surbookés, on va vous trouver une solution », répond-elle sur un ton rassurant au téléphone à Inès, une jeune femme souhaitant de nouveau venir au Planning familial après un rendez-vous manqué pour une IVG.

Tableau dans la salle de rencontres en groupe au Planning familial, le 16 septembre 2021.
Nathalie Marinier (au centre), animatrice, conseillère conjugale et gestionnaire depuis 1987 au Planning familial de Paris, le 16 septembre 2021.

Les plus jeunes, ciblées par la mesure du gouvernement, ne sont pas les seules concernées par le risque de grossesse non désirée

« Des appels comme celui-là, on en a plus de quinze mille par an ! », lâche Mme Marinier. Comme elle, dix-neuf salariés et dix bénévoles, répartis dans les trois antennes parisiennes du Planning familial, reçoivent chaque jour femmes et hommes pour diverses interventions, allant de la simple prise d’informations sur les méthodes contraceptives, à l’IVG, en passant par la pose d’un stérilet. Les profils sont variés. « On reçoit vraiment des femmes de tous âges », ajoute la conseillère conjugale. Et les plus jeunes, ciblées par la mesure du gouvernement, ne sont pas les seules concernées par le risque de grossesse non désirée. Un constat en partie illustré par une étude menée par la direction de la recherche et des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) et publiée le 24 septembre 2020. Celle-ci mettait en évidence une hausse du recours à l’avortement chez les femmes âgées de 30 ans à 34 ans.

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