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Roberto Baggio, star éternelle de l’Italie

Un film diffusé sur Netfllix revient sur la carrière du célèbre numéro 10 de la Squadra azzura. Avec, en toile de fond, la nostalgie du football des années 1990.

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Publié le 11 juin 2021 à 12h00, modifié le 12 juin 2021 à 07h50

Temps de Lecture 3 min.

L’attaquant Roberto Baggio (à gauche) lors de la demi-finale de la Coupe du monde 1994 qui oppose l’Italie à la Bulgarie (2-1), à New-York, le 13 juillet 1994. Grâce à ses deux buts, il qualifie la Squadra azzura en finale.

C’est l’histoire d’un rêve de gamin devenu le cauchemar de l’un des plus grands joueurs du football italien. Le film de Letizia Lamartire, Il Divin Codino. L’art du but par Roberto Baggio, diffusé sur la plate-forme de vidéo à la demande Netflix, revient sur la carrière du célèbre numéro 10 transalpin, depuis ses débuts à Vincenza, dans les années 1980, jusqu’à son improbable retour à Brescia, au début des années 2000. Idéal pour se préparer au retour de l’Italie dans une compétition internationale, cinq ans après sa participation à l’Euro 2016 en France (élimination en quarts de finale face à l’Allemagne, 1-1, 6-5 ap. t.a.b.).

Le film, hagiographique, s’ouvre sur un gamin imaginant tirer un penalty victorieux lors d’une finale de la Coupe du monde. Un rêve qui aurait pu devenir réalité en 1994, lors du Mondial aux Etats-Unis. En finale, la Squadra Azzura, emmenée de Franco Baresi, entraînée par Arrigo Sacchi, affronte le Brésil de Romario et Bebeto. Un match ennuyeux, qui finit par un triste 0-0 dans les prolongations.

S’ouvre alors la séance des tirs au but. Baggio, star de l’équipe, a le sort de l’Italie au bout de ses chaussures. La suite est connue : le Ballon d’or 1993 rate et envoie le ballon dans les airs. Un traumatisme qui le poursuivra toujours.

Si cette finale est le point d’orgue du film, Lamartire brosse le portrait d’un homme simple (incarné par Andrea Arcangeli et dont la ressemblance avec Baggio est frappante), passionné et renfermé, qui ne cesse de douter : de lui, de son talent, de sa forme physique (une rupture des ligaments croisés a presque eu raison de sa carrière), de l’amour de son père bourru et injuste, mais aussi de ses entraîneurs, exception faite de Carlo Mazzone. Le coach de Brescia organisera, en effet, sa stratégie autour de « Roby », le faisant revenir au premier plan, alors que tous les observateurs le mettaient à la retraite.

Baggio trouvera une partie de ses réponses et parviendra à se reconstruire, physiquement et mentalement, grâce au bouddhisme, auquel il se convertit lorsqu’il est à la Fiorentina (de 1985 à 1990), encore convalescent de sa première blessure, qui l’aura éloigné plusieurs mois des terrains.

Encore très populaire

Tout au long des quatre-vingt-douze minutes du film, soit la durée d’un match de football avec les arrêts de jeu, Baggio apparaît comme proche des gens, à mille lieues des joueurs actuels. Il reste d’ailleurs encore très populaire en Italie, où personne ne lui reproche d’avoir joué pour des équipes rivales qui se détestent (Fiorentina, Juventus, AC Milan, Bologne, Inter Milan, Brescia).

En plus de faire redécouvrir un fuoriclasse (un « champion », un « surdoué », en italien), l’intérêt du film réside dans sa reconstitution précise d’une époque révolue. Celle d’une grandeur passée, où l’Italie dominait le football mondial, quand Arrigo Sacchi révolutionnait la stratégie, abandonnant le traditionnel catenaccio (le « verrou » défensif) pour un jeu plus collectif, rapide et offensif.

En cette fin de XXe siècle, le football était encore humain, pas totalement financiarisé, même si on en voit ici les prémices, avec les sommes déjà faramineuses des transferts du joueur à la drôle de natte (codino, en italien).

En revanche, le film pèche par une certaine lenteur et une réalisation assez plate. De même, le récit joue beaucoup trop sur les ellipses, sautant allègrement des passages essentiels de la carrière du joueur, comme sa sélection à la Coupe du monde en 1998 ou son passage dans les plus grands clubs italiens. Avec comme résultat l’impression d’avoir un récit à trous.

Il Divin Codino fait jouer la corde nostalgique, à grand renfort de musique de l’époque et avec un soin particulier apporté aux détails, que ce soit la mode, les voitures et surtout les tenues. Diadora, l’équipementier de l’équipe d’Italie de 1994, ne s’y est d’ailleurs pas trompé : à l’occasion de la sortie du film, l’entreprise italienne vient de rééditer sa ligne du Mondial américain, utilisant Baggio comme homme-sandwich. Cela va des chaussures aux survêtements, en passant par les maillots et même les chaussettes. Quasiment tout a été en rupture de stock en à peine une journée.

Il Divin Codino. L’art du but par Roberto Baggio, de Letizia Lamartire, Italie, 92 min, disponible sur Netflix.

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