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Genève renoue avec sa tradition de ville de paix

A l’occasion de la conférence Genève II la semaine prochaine, la Suisse et la cité de Calvin renouent avec leur grande tradition diplomatique. La Suisse confirme ainsi son rôle de bons offices dans la résolution des conflits sur un terrain neutre.

Le Palais des Nations à Genève, siège européen de l’Organisation des nations unies. — © Keystone/Martial Trezzini
Le Palais des Nations à Genève, siège européen de l’Organisation des nations unies. — © Keystone/Martial Trezzini

Après la Seconde guerre mondiale, Genève voit son rôle conforté en accueillant en 1954 la conférence sur l’Indochine. Ouverte le 26 avril, elle se termine le 21 juillet et met fin à la guerre d’Indochine après la défaite de la France à Dien Bien Phu. Parallèlement, la conférence de Genève de juin 1954 sur la Corée n’aboutit pas.

Sommets des Grands

En 1955, a lieu à Genève le sommet des quatre Grands. Il réunit du 18 au 21 juillet le président américain Eisenhower, le premier secrétaire du parti communiste, Nikita Khrouchtchev, le premier ministre anglais Anthony Eden et le président du Conseil français Edgar Faure en vue de résoudre la question de la réunification allemande.

Un autre conflit va surgir, la guerre d’Algérie. Les accords d’Evian mettent fin à la guerre en mars 1962. Genève a servi de lieu de rencontres et de contacts secrets entre les Algériens et la France pour préparer les accords.

Le président des Etats-Unis Ronald Reagan et le secrétaire général du parti communiste soviétique Mikhaïl Gorbatchev se rencontrent du 19 au 21 novembre 1985 à Genève pour discuter d’une réduction de leur arsenal nucléaire. Cette rencontre marque un tournant dans les relations Est-Ouest.

Eclatement de la Yougoslavie

Au début des années 90, la Yougoslavie éclate. Genève devient le lieu des négociations dans le cadre de la conférence sur l’ex-Yougoslavie. Les dirigeants serbe Slobodan Milosevic, bosniaques Radovan Karadzic et Alija Izetbegovic, croate Franjo Tudjman y tiennent plusieurs rounds de négociations, notamment en 1992 et 1993. Les accords de Dayton (Etats-Unis) mettront fin au conflit en novembre 1995.

Genève a été aussi le lieu d’un certain nombre de réunions pour le règlement du conflit israélo-arabe. En décembre 1973, une conférence pour la paix au Moyen-Orient est organisée afin de trouver un terrain d’entente après la guerre de Kippour. L’assemblée générale de l’ONU se déplace en décembre 1988 à Genève pour entendre Yasser Arafat reconnaître le droit à l’existence d’Israël.

Une autre réunion eut lieu en mars 2000 entre Hafez El Assad, le père du président syrien actuel et le président américain Bill Clinton, une amorce de dialogue qui n’aboutira pas.

Dialogue russo-américain

Les chefs des diplomaties des Etats-Unis et de la Russie Hillary Clinton et Sergueï Lavrov se sont rencontrés dans la cité de Calvin, en mars 2009, pour relancer les relations entre les deux pays après l’élection de Barack Obama. Ils avaient alors annoncé vouloir conclure un accord sur le traité de réduction des armes stratégiques, que Washington et Moscou ont ensuite négocié à Genève avant de le signer en avril 2010 à Prague.

Le 14 septembre dernier, John Kerry et Sergueï Lavrov concluent à Genève un accord sur l’élimination des armes chimiques de la Syrie.

L’an dernier, Genève a été aussi le centre des efforts diplomatiques pour régler la question du nucléaire iranien, efforts qui ont abouti le 24 novembre à un accord intérimaire entre les Six (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), l’UE et l’Iran, étape importante sur la voie du dégel entre Téhéran et les Occidentaux.