Suisse centrale optimiste
S’agissant de la dépression, 3% de la population dit souffrir de symptômes graves, et 16% de symptômes faibles. Là aussi, l’enquête met à bas un cliché: la différence entre les sexes est presque nulle à propos des dépressions graves. En revanche, les femmes déclarent davantage de symptômes de dépression faibles.
L’étude révèle des différences régionales plutôt marquées. Constatant la situation, l’Obsan ne se hasarde pas à évoquer des raisons. Tout au plus peut-on relever que ces nuances suivent, mais en partie seulement, la densité urbaine. La part de personnes qui disent éprouver «rarement» le sentiment d’être pleines de force, d’énergie et d’optimisme est supérieure à la moyenne dans la région lémanique – Valais inclus –, à 8,8%, et à Zurich (7,4%). Pour simplifier, les Suisses les plus gaillards et optimistes se trouvent en Suisse centrale… Quoique: Nidwald figure parmi les régions affichant le plus haut taux de suicide, avec Neuchâtel et Appenzell Rhodes-Extérieures.
11 milliards de francs par an
Dans le cas de troubles psychiques, le Tessin et la région lémanique ont le plus haut taux de gens affectés, soit près de 22% des résidents. De même pour les symptômes dépressifs: 22,4% au bord du Léman, 21,8% en Suisse italienne. Le Tessin compte d’ailleurs le plus haut taux de problèmes psychiques jugés graves par les répondants, ainsi que de symptômes de dépression «moyens à sévères». Dans l’espace Mittelland, qui comprend Neuchâtel, 18% des sondés parlent de dépression (dont 3,1% l’estiment sévère); à Zurich, 19%.
Qui recourt aux soins? 5% des personnes étaient traitées pour des problèmes psychiques au moment de l’enquête. Les auteurs relèvent une hausse du taux d’hospitalisation pour de tels motifs, et là aussi, avec des variations régionales. Genève et Bâle-Ville ont les plus hauts niveaux d’hospitalisation pour raisons psychiatriques. Chez les hommes, les diagnostics portent d’abord sur les troubles liés à l’alcool, la dépression, puis les troubles névrotiques; pour les femmes, l’ordre d’importance est inverse. En calculant les coûts indirects (absentéisme, retraites anticipées), les analystes estiment la facture nationale des maux psychiques à 11 milliards de francs par année.