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Emmanuel Macron, le lanceur d'alerte
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Emmanuel Macron, le lanceur d'alerte

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Avec d'autres, beaucoup d'autres, de Syriza à Podemos, des Insoumis de Mélenchon à l'insoumis Montebourg, Macron est lui aussi, à sa manière, un lanceur d'alerte. C'est la profondeur de notre crise démocratique qui donne tant d'écho à ses ruades.

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Impossible de récuser d'un revers de main l'aventurier Macron. D'abord parce qu'il convient de se méfier de la meute qui se met à hurler contre celui qui sort du troupeau. Léché hier, lâché aujourd'hui, Macron court le risque d'être lynché demain, selon l'indépassable triptyque posé par le fondateur de Marianne, Jean-François Kahn. C'est donc que l'ex-ministre de l'Economie dérange. Difficile de s'indigner de l'émergence d'une tête nouvelle quand on se plaint à longueur de temps, et à raison, de l'embolie qui plombe notre représentation politique. Il y a d'ailleurs comme un air de déjà-vu, un parfum de seventies dans l'aventure Macron : Giscard aussi, en son temps, fut «moderne», hé oui ! Il ambitionna, lui aussi, de «décrisper» la vie politique ankylosée par l'héritage gaulliste, en rassemblant, par-delà droite et gauche, et sans véritable appareil partisan.

Difficile de s'indigner de l'émergence d'une tête nouvelle quand on se plaint à longueur de temps de l'embolie qui plombe notre représentation politique.

Emmanuel Macron n'était pas né. Si quarante-trois ans après il suscite à son tour tant d'hystérie, c'est parce que avant d'être, peut-être, un remède il est à coup sûr un symptôme. Celui d'un système politique à bout de souffle, menacé de langueur civique et rongé par une grande fatigue démocratique, qui cherche de tous côtés une issue de secours à la grande décrépitude collective qui nous menace.

Pour dépasser le césarisme d'une Ve République vermoulue et les clivages obsolètes portés par des formations politiques desséchées, privées de militants et bientôt d'électeurs, un nombre croissant de nos concitoyens sont en quête d'alternative, d'une sorte de «troisième voie», d'un «centrisme révolutionnaire» cher à notre ami Jean-François Kahn.

Avec d'autres, beaucoup d'autres, de Syriza à Podemos, des Insoumis de Mélenchon à l'insoumis Montebourg, Macron est lui aussi, à sa manière, un lanceur d'alerte. C'est la profondeur de notre crise démocratique qui donne tant d'écho à ses ruades.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne